Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a qualifié d’« infondées » les allégations des gouvernements européens selon lesquelles ils défendaient les droits de l’homme, étant donné qu’ils ont fourni une assistance logistique à l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein pour avoir perpétré une attaque chimique meurtrière contre la ville irakienne de Halabja en 1988.
Esmaïl Baghaï a fait cette déclaration dans une publication sur son compte X, ce dimanche 16 mars, à l’occasion du 37e anniversaire de l’attaque chimique perpétrée contre Halabja par le dictateur irakien.
« Il y a trente-sept ans, le 16 mars 1988, la population sans défense de Halabja a été soumise à un bombardement chimique produit avec l’aide technique et technologique des États-Unis et de certains pays européens », a écrit Baghaï.
« Des dizaines de milliers d’innocents ont perdu la vie ou ont subi des blessures douloureuses et permanentes lors de cet horrible crime de guerre. »
Soulignant la profonde compassion des Iraniens pour la population de Halabja dans ses souffrances, Baghaï a déclaré : « Le passage du temps ne peut atténuer la gravité de ce crime ni conduire à ce que l’exigence de vérité et de justice soit ignorée. »
Baghaï a ajouté : « Tant que les pays européens impliqués dans la fourniture et le développement du programme d’armes chimiques en Irak s’abstiendront de dire la vérité et d’assumer leurs responsabilités, leurs allégations relatives au respect des droits de l’homme et de l’État de droit resteront sans effet. »
Le 16 mars 1988, le régime de Saddam Hussein a utilisé des armes chimiques à Halabja, où vivaient des Kurdes irakiens qui avaient rejoint l’Iran pour combattre Saddam. Selon les rapports, 5 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été tuées par empoisonnement au gaz moutarde et au sarin, et jusqu’à 12 000 personnes sont mortes suite à une exposition à des produits chimiques.
Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas figuraient parmi les pays qui fournissaient au régime baasiste de Saddam Hussein l’équipement et le matériel nécessaires à la fabrication d’armes chimiques.
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Le régime de Saddam Hussein a lancé plus de 350 attaques au gaz à grande échelle le long de la frontière irano-irakienne entre 1980 et 1988, visant des soldats et des civils.
La ville de Sardasht, dans le nord-ouest de l’Iran, n’était qu’une des zones civiles à subir les effets dévastateurs du gaz moutarde et des agents neurotoxiques.
D’autres frappes contre l’Iran ont été menées en mars 1988 dans des villages autour de la ville de Marivan et en mai-juin 1988 dans des villages autour des villes de Sarpol-e Zahab, Gilan-e-Gharb et Oshnavieh.